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Rocket Lawyer souhaite démocratiser l’accès au droit

Officiellement lancée en France le 11 avril dernier, la plateforme Rocket Lawyer ménage un accès au droit aux petites entreprises et aux particuliers qui en sont encore largement privés. Rencontre avec Christophe Chevalley, directeur général Europe de cette start-up à vocation commerciale… et citoyenne !


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Quelle est la vocation deRocket Lawyer?

Notre vocation est de donner accès au droit au plus grand nombre. J’insiste sur ce point car il est important : nous ciblons des populations de particuliers et d’entrepreneurs aujourd’hui contraintes de résoudre leurs problèmes juridiques sans aide qualifiée. Ce que Rocket Lawyer fournit c’est une capacité d’agir - « l’empowerment » comme on dit outre-Atlantique - et la possibilité d’utiliser le droit dans la vie quotidienne.

On peut presque parler d’engagement citoyen ?

Tout à fait. Rocket Lawyer est bien sûr une entreprise commerciale mais cette dimension citoyenne fonde notre démarche : couvrir un marché qui, actuellement, ne l’est pas. Nous partageons cet engagement avec les avocats. Ceux qui acceptent de travailler avec nous savent qu’ils vont devoir mettre leurs honoraires au niveau de populations qui ne viennent pas encore à eux. En contrepartie, c’est pour eux l’opportunité de développer leur cabinet par l’accès à une nouvelle clientèle, ce qu’ils ont très bien compris je crois.

L’étude menée par TNS Kantor pour Rocket Lawyer montre que 58 % des particuliers et 62 % des TPE ayant été confrontés à un problème juridique n’ont jamais eu recours à un avocat.

En effet, ces populations font peu appel aux services d’un avocat, le plus souvent pour des raisons économiques. Quand on regarde de plus près, ces chiffres sont mêmes largement supérieurs si l’on exclut les cas dans lesquels le recours à l’avocat est obligatoire, le divorce par exemple. Il faut savoir que plus de 80 % des problèmes juridiques courants ne sont pas traités par des avocats, alors que ce professionnel est un expert qui dispose d’une pratique, d’une capacité à comprendre et à qualifier juridiquement une situation de fait.

Sans cette aide, comment ces populations surmontent-elles les problèmes juridiques auxquels elles sont confrontées ?

Pour faire court, les particuliers cherchent des réponses sur internet et les entreprises s’adressent à l’expert-comptable qui, pour professionnel qu’il est, est un non-juriste, pas toujours qualifié pour traiter les affaires complexes. Il y a de très bons services juridiques dans les cabinets d’expertise-comptable, mais ils n’accompagnent pas au contentieux par exemple. Experts-comptables et avocats ne sont pas formés de la même manière, ils n’ont pas la même approche du droit et c’est précisément là où se trouve la raison d’être de notre service. Nous avons identifié le problème de l’accès au droit évoqué plus haut et nous pensons que la technologie peut apporter une solution à ce problème.

Autrement dit ?

Quand on regarde l’étude TNS précitée, on constate, par exemple, que les particuliers vont chercher des réponses à leur problème juridique sur des sites internet pour le moins surprenants, comme Doctissimo, ou même sur les réseaux sociaux, Facebook notamment. Bref, jusqu’alors, il n’y avait pas sur internet de solution installée, pas de site référent offrant des réponses fiables. Telle est la promesse de Rocket Lawyer : amener tout un chacun à une solution juridique sûre.

La mise en relation avec un avocat  est-elle immédiate ?

Loin s’en faut ! Notre solution se déploie par paliers et apporte une aide experte et une expérience utilisateur extrêmement fluide. D’abord, la plateforme propose du contenu gratuit, écrit en langage courant sans pour autant dénaturer le fond, ce qui permet au grand public une bonne compréhension des problématiques et des actions à mener. Ensuite, l’internaute peut trouver sur la plateforme des outils lui permettant de résoudre lui-même son problème. Par exemple, il faudra 10 minutes à un chef d’entreprise pour préparer un accord de rupture conventionnelle d’un contrat de travail. Le client peut ébaucher cet accord totalement gratuitement, il peut le revoir, le corriger, y revenir plus tard, tout est possible tant qu’il ne l’a pas acheté. J’ajoute que dès la prise de contact automatisée, il est alerté sur les points de complexité car notre engagement vis-à-vis du client ne se limite pas à lui offrir une expérience digitale et à trouver des réponses,  nous attirons son attention si nous pensons que l’expérience en ligne ne suffira pas à lui apporter le service qu’il est venu chercher. Ce qui est le cas lorsque nous détectons un point de complexité.

Quand et comment s’opère cette détection ?

En amont, lors de la mise au point de nos actes par les juristes qui les rédigent. En simplifiant le droit pour le mettre à la portée du plus grand nombre, ces derniers identifient les points les plus complexes pour mieux les évacuer. Je poursuis mon exemple du chef d’entreprise souhaitant préparer un accord de rupture conventionnelle : si cet accord concerne un salarié protégé, point de complexité, nous proposons à l’intéressé de le mettre en relation avec un avocat.  Suite logique, l’avocat fait partie intégrante du service lorsqu’un certain niveau de difficulté est atteint et que l’intervention d’un professionnel s’impose.

 

Quels sont les coûts de ces différents services ?

Comme je l’ai signalé, une partie de la plateforme est gratuite, idem pour le forum sur lequel des avocats apportent gracieusement des réponses à des problématiques courantes. Le reste est payant. L’acte de rupture conventionnelle par exemple revient à 19.90 €. Nous proposons un abonnement à 39.90 € par mois qui donne un accès à l’ensemble des services documentaires et de préparation d’actes ; l’utilisateur dispose de 7 jours d’essai gratuit. Lorsqu’il souhaite entrer en contact avec un avocat, nous lui proposons un premier avis consultatif gratuit. Lors de ce premier contact, l’avocat peut proposer à l’utilisateur de l’accompagner. A partir du moment où l’utilisateur accepte, il devient le client de l’avocat.

Rocket Lawyer a d’ores et déjà établi des partenariats avec Jurisdéfi et Eurojuris. Qu’en est-il de son propre réseau « Avocats à votre écoute » ? 

Notre réseau « Avocats à votre écoute » accueille des avocats issus de Jurisdéfi et d’Eurojuris, mais aussi des avocats n’appartenant ni à l’un ni à l’autre de ces réseaux. Nous regroupons une centaine d’avocats ce qui signifie que, pour le moment, notre réseau est suffisamment étoffé. L’augmenter reviendrait à prendre le risque de ne pas être en mesure de tenir la promesse d’activité faite à nos partenaires avocats. Notre réseau grandira avec l’accroissement de la demande. Les avocats peuvent néanmoins continuer à s’inscrire sur notre forum, accédant ainsi à une visibilité sur la plateforme Rocket Lawyer.

Comment devront s’y prendre les avocats qui d’ici quelques mois souhaiteront rejoindre votre réseau ?

En nous contactant, tout simplement. Nous avons mis en place une procédure de sélection très cadrée où nous vérifions notamment que les demandeurs sont effectivement avocats (ndlr : tous les sites travaillant avec des avocats ne le font pas). S’engage ensuite une discussion partenariale qui nous permet de nous assurer que l’avocat partage notre vocation et au terme de laquelle nous déterminons son domaine de spécialité et d’excellence, celui sur lequel il sera référencé. Nous poussons les investigations très loin.

Avez-vous mis en place un système de notation transparent ?

Non ! A un tel système nous avons préféré un contrôle de satisfaction client et professionnel, car nous estimons que le contrôle doit aller dans les deux sens. Après la clôture de chaque dossier, un questionnaire de qualité est adressé au client et à l’avocat ; il n’est pas communiqué au public.

Propos recueillis par Laurent MONTANT



Christophe Chevalley, directeur général de Rocket Lawyer Europe

Voir aussi Avocats : Rocket Lawyer et ELS annoncent le lancement de Rocket Lawyer Europe

© Editions Francis Lefebvre - La Quotidienne

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