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L'externalisation de la direction financière : pour qui et pourquoi ?

Externaliser sa direction financière est une opération qui séduit de plus en plus d’entreprises. Quels en sont les avantages ? DAF interne et DAF externe exercent-ils les mêmes missions ? Le point avec Franck Dermagne, directeur financier conseil et président de DAF online.


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La Quotidienne - Est-ce que toutes les entreprises peuvent externaliser la fonction de directeur administratif et financier (DAF) ? Peut-on facilement identifier les entreprises qui sollicitent les services d’un DAF externe ?

Franck DERMAGNE -Avant toute chose il est important de préciser le domaine d’intervention fondamental d’un directeur administratif et financier. Les dirigeants de PME ont tendance à amalgamer le rôle d’un responsable/directeur comptable avec celui d’un directeur financier. Or Le métier du directeur financier est, avant tout, tourné vers la stratégie et le prévisionnel qui en découle. Celui du directeur comptable est de veiller à ce que les activités de l’entreprise soient traduites fidèlement et avec grande précision dans la comptabilité.

Il est rare, tout particulièrement en PME, de pouvoir réunir les 2 fonctions sur une seule et même personne. D’ailleurs, c’est souvent après avoir attendu, en vain, d’un directeur comptable des éléments de prévisionnel adaptés et agiles que les dirigeants de PME se mettent à chercher des DAF externes.

D’expérience, les entreprises employant de 5 à 100 personnes sont celles qui en ont le plus naturellement besoin et, par conséquent, recourent à un DAF externe. Au-delà de 100 collaborateurs, l’internalisation partielle, voire totale, de la fonction DAF devient accessible sur le plan budgétaire.

La Quotidienne - DAF interne et DAF externe exercent-ils les mêmes missions ?

F. D. - En théorie oui, mais force est de constater que plus les entreprises employant un DAF sont de petites tailles, plus les dirigeants de ces entreprises ont (logiquement !) tendance à rajouter des missions à leur collaborateur DAF au-delà de leur fonction première (services comptables, services généraux, ressources humaines, services informatiques).

Ce cumul de fonctions finit par freiner le développement de ces entreprises car même les plus talentueux des DAF internes ont leur limite… Difficile d’être excellent dans tous les domaines ! Les difficultés apparaissent lorsque qu’il y a cumul de certaines fonctions, par exemple celles de DAF et de DRH, qui généralement favorisent un fort taux de turn-over.

Le DAF externe est clairement positionné sur les enjeux de sa fonction, ce qui contribue à l’amélioration des performances de l’entreprise et à une meilleure maîtrise des risques pesant sur l’entreprise.

La Quotidienne - Quels sont les avantages de l’externalisation de la fonction ?

F. D. - Externaliser la fonction permet de s’appuyer sur un expert/spécialiste de la fonction DAF sans avoir à embaucher un collaborateur de haut niveau à temps plein.

Pour les entreprises de moins de 100 personnes, une telle embauche correspond à un budget annuel de l’ordre de 120 à 150 K€. Cette enveloppe financière est à mettre en perspective avec celle d’un DAF externe qui, selon la taille et le moment de vie d’une entreprise, représente un budget situé entre un minimum de 15K et un maximum de 60 K€ annuels.

La Quotidienne - L’externalisation peut-elle être un frein à la prise de décision stratégique ?

F. D. - Un DAF externe peut (et doit !) être un vecteur contribuant à l’accélération de la prise de décision car il délivre des reportings, des indicateurs clés et des prévisionnels à fréquence mensuelle : c’est le cœur de sa valeur ajoutée !

La Quotidienne - La digitalisation a-t-elle modifié votre travail quotidien, a-t-elle fait évoluer vos process ?

F. D. - La digitalisation des activités de la fonction finance et contrôle de gestion est une opportunité formidable pour les dirigeants de PME et leur DAF dans tous les domaines : gains en productivité, suivi des activités, facilitation de l’exploitation de toutes les données financières, métiers, RH.

Grâce à ces outils, les PME peuvent enfin avoir accès, à moindre coût, aux outils jusqu’alors réservés aux grandes entreprises. Un DAF externe est, dans ce cadre, tout particulièrement utile et peut contribuer à la mise en place rapide et réussie de nouveaux processus plus collaboratifs.

La Quotidienne - Comment un DAF externalisé peut-il intervenir sur la gestion de projet ou la mise en place de logiciel ?

F. D. – Il peut intervenir à plusieurs stades, notamment : sur la détection des pistes d’optimisation de l’organisation ; l’aide à la recherche et au choix de solutions adaptées ; sur les aspects fonctionnels du déploiement des solutions de type ERP/Progiciels de gestion intégrés et le suivi des nouveaux processus en résultant et leur optimisation permanente.

La Quotidienne - L’analyse de la data prend une part de plus en plus importante dans le métier de DAF au point qu’on lui attribue aussi le rôle de data officer. Un DAF externe dispose-t-il d’outils équivalents à ceux d’un DAF interne pour définir la vision stratégique de ses entreprises clientes ? L’analyse des données est-elle réservée uniquement aux grandes entreprises ?

F. D. - Dans la mission fondamentale d’un DAF, il y a la mise en place et l’animation du processus permettant aux entreprises de réaliser des budgets prévisionnels. De facto, et naturellement, le DAF doit agréger de la façon la plus exhaustive possible toutes les données liées au fonctionnement de l’entreprise. Effectivement, il est aussi data officer.

Le DAF-data officer doit veiller tout particulièrement à un aspect de ce rôle : les données sont là avant tout pour aider les opérationnels à faire leur métier, et ensuite seulement, à le soutenir dans son travail de conception et de suivi budgétaire.

Le DAF externe de PME, qui accompagne plusieurs dirigeants et leur entreprise, doit impérativement se doter d’outils adaptés pour gérer les données. Même avec les évolutions des tableurs, il s’avère indispensable de compléter leur utilisation avec des « outils d’analytics » (NDLR : outils d’analyse de la data) afin d’aller plus loin dans l’analyse mais aussi de fiabiliser les données sources.

Propos recueillis par Audrey TABUTEAU

Franck Dermagne, directeurfinancier conseil et président deDAF online



© Editions Francis Lefebvre - La Quotidienne

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