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À quelles conditions un document rédigé en anglais est-il opposable au salarié ?

Un employeur doit être vigilant lorsqu'il utilise des documents rédigés en anglais, y compris si le salarié sait communiquer dans cette langue. La Cour de cassation veille à une application stricte du Code du travail.


Par Sophie ANDRE
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©Gettyimages

Selon l’article L 1321-6 du Code du travail, tout document comportant des obligations pour le salarié ou des dispositions dont la connaissance est nécessaire pour l'exécution de son travail doit être rédigé en français. Toutefois, ces dispositions ne sont pas applicables aux documents reçus de l'étranger ou destinés à des étrangers.

En conséquence, des documents fixant les objectifs nécessaires à la détermination de la rémunération variable contractuelle rédigés en anglais sont inopposables au salarié (Cass. soc. 29-6-2011 n° 09-67.492 FP-PB). 

Toutefois, l’employeur remplit son obligation si un document fixant les objectifs permettant la détermination de la rémunération variable a été rédigé en français et diffusé rapidement sur le site intranet de l'entreprise, après avoir été communiqué, dans un premier temps, en anglais (Cass. soc. 21-9-2017 n° 16-20.426 FS-PB). Cette obligation s’impose à l’employeur même si l’activité de l’entreprise a un caractère international (Cass. soc. 3-5-2018 n° 16-13.736 FS-D). 

En l’espèce, le salarié d’une entreprise française appartenant à un groupe dont la société mère était située aux États-unis avait estimé que le plan de commissionnement rédigé en anglais ne lui était pas applicable et que l’employeur ne pouvait donc pas effectuer une reprise de commissions sur son bulletin de paie en application de ce plan. 

Pour le débouter, la cour d’appel avait estimé que la langue de l’entreprise était l’anglais, que de nombreux courriels étaient rédigés en anglais, y compris par le salarié, et que, de ce fait, le document pouvait lui être opposé.

S’en tenant à la lettre de l’article L 1321-6 du Code du travail, la Cour de cassation censure la décision d'appel : il appartenait aux juges du fond, dès lors qu’ils avaient constaté que le document en question n’était pas rédigé en français, de vérifier sa provenance, à savoir s’il avait été reçu, ou non, de l’étranger. 

L’affaire est renvoyée devant une nouvelle cour d’appel.

Documents et liens associés

Cass. soc. 7-6-2023 n° 21-20.322 F-D, Y. c/ Sté Vital images France

© Editions Francis Lefebvre - La Quotidienne

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