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Des étudiants en droit opèrent au sein de la clinique juridique de Paris

Sur le modèle imaginé par les universités américaines, la faculté Paris 1 Panthéon-Sorbonne a lancé en 2015 sa Clinique juridique. Un espace où les étudiants se confrontent à la pratique du droit en répondant aux questions d'entreprises ou de particuliers. Rencontre avec son secrétaire général, Sylvain Hamanaka.


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La Quotidienne : Qu’est-ce que la Clinique juridique de Paris ?

Sylvain Hamanaka : Avant de décrire notre Clinique, j’explique souvent au préalable ce que sont les Cliniques Juridiques. Cette institution ne date pas d'hier. La première Law Clinic a été fondée, en 1893 en Pennsylvanie. Aujourd’hui presque toutes les grandes facultés de droit du continent américain possèdent une ou plusieurs cliniques juridiques (Harvard, McGill...) Qu’elles soient spécialisées ou généralistes, le principe est le même : des requérants consultent des étudiants en droit après avoir exposé une problématique juridique. Les étudiants, en général après avoir fait des recherches, livrent une analyse juridique du problème. Ce service est rendu de vive voix : l’Université de McGill à Montréal organise par exemple des rendez-vous téléphoniques.

C’est exactement ce que nous faisons au sein de la Clinique Juridique de Paris, association étudiante créée en 2015 et domiciliée à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Nos adhérents - des étudiants en droit issus de cette Université, au minimum en L3 - fournissent à des personnes physiques ou morales une analyse juridique de leur situation ou problème. Ces personnes ont un « besoin juridique » (qui n’est pas celui auquel l’avocat peut répondre dès lors qu'il ne s’agit pas de faire valoir les droits du requérant) auquel nous répondons gratuitement.

La Quotidienne : Quelle est la vocation de la Clinique juridique ?

S.H. : En qualité d'étudiants, nous nous rendons compte à quel point notre formation juridique, qui par ailleurs est l’une des meilleures, reste théorique. La vocation des Cliniques Juridiques comme la nôtre est, outre la volonté de rendre service et de participer à l’amélioration de l’accès au droit, de mettre en place au sein de l’Université une approche pratique du droit.

Pour y parvenir, le professeur Thomas Clay, qui a une grande expérience clinicienne (fondateur de la Clinique d’arbitrage du master arbitrage & commerce international de l’Université de Versailles, ndlr) nous apporte un large soutien en assurant le lien entre la Clinique d'un côté, les professeurs et l’Université de l'autre. Cette année, il joue par exemple un rôle très important dans la création de nouveaux pôles spécialisés co-dirigés par un professeur et un étudiant.

La Quotidienne : Comment la Clinique fonctionne-t-elle ?

S.H. : Après avoir adhéré et suivi deux des différents ateliers de formation que nous organisons, les membres sont confrontés à la résolution de cas cliniques.

Ils peuvent alors choisir de rejoindre l'un de nos pôles (Droit Social, Droit d’Asile et des Etrangers, Droit des Affaires) où ils participent de manière régulière à des permanences en résolvant les cas spécifiques du pôle, ou rejoindre occasionnellement une équipe ad hoc créée pour un cas bien précis hors de tout pôle. L’engagement est totalement libre.

Pour la résolution de chaque cas un superviseur (c’est-à-dire un étudiant qui a déjà résolu plusieurs cas et a ainsi acquis une expérience telle qu’il a été désigné par l’équipe d’administration) est chargé de fixer les rendez-vous avec le requérant, de répartir les tâches de recherches et, surtout, de chercher un encadrant professionnel ou universitaire.

Nous organisons parallèlement des conférences, afin de gagner en visibilité auprès des étudiants de l'Université Paris 1, au cours desquelles nous exposons un thème juridique peu connu. A titre d’exemple, la dernière en date portait sur les droits des stagiaires et étudiants salariés.

La Quotidienne : Qu’est-ce qui distingue la Clinique juridique d’un grand nombre de start-up qui cherchent également à démocratiser l’accès au droit ? A terme, envisagez-vous de rejoindre le rang de ces start-ups ?

S.H. : Cette question est d’actualité. Comme on a pu le constater lors de la Convention nationale des avocats qui s’est déroulée à Bordeaux le mois dernier, le nombre de start-up juridiques et la legal tech de manière générale explosent, changeant la donne dans le monde du droit et du chiffre.

Toutefois et comme je l'ai signalé plus haut, la Clinique juridique n’a pas pour seule vocation de démocratiser l’accès au droit. Nous souhaitons avant tout ajouter à la formation juridique telle qu'elle est actuellement dispensée à l'université un axe pratique et professionnalisant.

Nous suivons une autre voie que les start-up. En ce qui nous concerne, notre association a pour seul souhait d’être intégrée au cursus universitaire de Paris 1. Elle ne saurait devenir une start-up, car alors elle ne serait plus une Clinique juridique gratuite.

Propos recueillis par Laurent MONTANT



Sylvain Hamanaka, Secrétaire général de la Clinique juridique de Paris



Membres de l'équipe d'administration et adhérents

© Editions Francis Lefebvre - La Quotidienne

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